Du Rêve De Noé

Du Rêve De Noé Bouvier Bernois

Bouvier Bernois

Noé de La Moulette aux Sources

Noé de La Moulette aux Sources


Les secondes s'égrainent,
Les heures passent,
Et je revoie nos moments par centaines,
Comme un film que sans cesse je repasse.

Cinq jours sans toi sur Terre,
Comme une éternité de solitude j'ai passé.
Tel un esprit maudit j'erre,
Puisqu'à demeurer sans toi j'ai été condamnée.

Je manque de ton regard, de ton odeur,
Avec eux m'a quitté mon bonheur,
Et mon envie de continuer est morte avec toi.
Oubliant le monde qui m'entoure je m'asseois,
Dans l'attente d'une mort qui ne vient pas.

Que le ciel me pardonne de t'aimer à ce point,
D'oublier les autres par la force de mon chagrin.
Je ne vois que ce vide qui me ronge,
Et ton image hante mes songes.

Condamnée à aimer celui qui n'est plus là,
A vouloir l'atteindre sans pouvoir aller au-delà,
Je n'ai plus que mes souvenirs comme compagnie,
Qui réduisent mon être à une lente agonie.

Le monde a perdu ses couleurs,
La mort de gris a déguisé ma vie.
Que ne prend-elle aussi mon corps,
Après avoir volé mon coeur?
J'ai eu avec toi tant d'envies d'ailleurs,
Tant de moments d'oublis,
Aujourd'hui en réalité, je ne souhaite que partager ton sort.

J'entends les rires tout la haut,
Comme à mes pleurs en écho.
Je ferme les yeux et je saigne,
Laisse filtrer mon amour par tous les pores de ma peau.

Je me meurs d'amour mon petit ange,
J'aurais tant voulu que rien ne change,
Et aujourd'hui seule tu m'as laissée...
Si seule dans la froide prison d'une vie brisée.

Qui entendra mes cris? Qui soulagera mon âme?
Que ne puis-je te donner des années de ma pauvre vie?
Car longues devant moi elles s'étalent,
Comme la promesse d'une longue et terrible agonie.

Vivre sans toi mon ange...
Qui pourrait me dire ce que cela signifie?
Un tel amour je le sais dérange,
Car l'homme n'a pas été conçu pour aimer ainsi.

Vole tout là-haut mon tendre,
Puisque mes bras vers toi tendus ne savent plus t'étreindre,
Laisse tout doucement ma flamme s'éteindre.




 

Onze années ont passé
Et hier encore je te tenais contre moi serré
Petit être tout en fragilité
C’est à moi que tu as été confié.


Aujourd’hui je te regarde
Et je vois encore tes premiers pas
Qui jurent tant avec cette souffrance qui pèse sur toi.

Les années ont passé
Aussi vite qu’un souffle
Avec tant de joies partagées
Et d’amour échangé.

Et l’horloge va bientôt sonner
Mais de retarder les aiguilles je ne puis m’empêcher.
Au nom de notre amour je ne peux que lutter
Me battre de toutes mes forces contre cette horrible avancée.


Quel cruauté que d’aimer si fort
Et par un temps différent être séparés.
A peine ai-je mûri
Et appréhendé ma vie
Toi tu as consumé la tienne
Et ce soir dans mon cœur je sens ta flamme vaciller,
A l’approche d’un inéluctable sort.

Je voudrai qu’à ta place la mort me prenne
Je voudrai que tes douleurs soient miennes.
Mon cœur se déchire mon âme est à l’agonie
Et de tristesse ma pauvre vie s’emplit.

Comment continuer sans l’âme sœur qui a partagé ma vie?
Comment suivre une voie à mes yeux désormais dissimulée?
Je suis dans les ténèbres et j’erre sans savoir où aller
Mon corps meurtri de partout se heurter.
Ce soir peut-être commencent les errances d’un esprit esseulé
Coupé d’un amour si fort que par lui à jamais il sera rongé.

Je ressens l’ombre de la mort
Qui guette nos pas
J’ai beau te serrer si fort
Je crois qu’elle ne s’en ira pas…
J’ai beau crier que je ne te laisserai pas
Je crois bien qu’un jour je resterai seule ici bas.
Et cette terre qu’à deux nous avons foulé
S’étendra triste et aride à mes pieds.
Ma main vide la tienne en vain ne cessera de chercher
Jusqu’à ce qu’à mes vœux le sort en fin réponde
Et me permette de te rejoindre dans la tombe.

Je crois entrevoir le bout de la route
Mais jamais celui de notre amour.
Ce soir mon cœur erre dans le doute
Mais une certitude habite mon esprit dément
C’est que l’âme humaine ne peut sans faillir aimer tant.
Et ma raison avec toi s’envole
Sur l’autel de notre amour je l’immole.



Triste jour de retrouvailles
Aux échos de funérailles;
Mon cœur suinte par toutes ses failles
La tristesse qui soudain m’assaille.

Ma vie détruite de t’avoir perdu,
J’erre l’âme à nue
Et en ce sombre soir d’été,
Face à ce qui reste de toi je me suis retrouvée.

Qui me libèrera de cette pesante solitude
Qui depuis tant de jours fait ombrage à mes pas?
Qui me libèrera de cette terrible lassitude
Qui me hante depuis ton trépas?

Aux heures où la vie se meure
Je prie la mort avant l’heure
Quelle me libère de ma peine
Et que mon dernier souffle s’échappe avant que le jour ne vienne.

Mais mes yeux au matin toujours ouverts
Ne se lassent de contempler leur propre calvaire.
Vivre sans mon amour,
Et faire le chemin jour après jour.

Ma main vide cherche en vain la tienne,
Cherche cette main avec désespoir et peine.
Qui sentira au matin ma détresse?
Qui verra de mon regard l’infinie tristesse?

Je me heurte sans cesse,
Je trébuche à chaque pas.
Pourtant je lutte avec force contre cette faiblesse
Qui chaque instant se rappelle à moi.

Mon amour je t’en prie ne me quitte pas.
Voie de là haut ce à quoi je suis réduite sans toi,
Une pauvre âme esseulée et perdue
Qui en ce sinistre jour de juin a tout perdu.

Alors je prie que mon amour me revienne,
Que la mort à mon tour me prenne,
Et que dans mes bras à nouveau je te serre,
Aussi loin qu’il le faudra de cette Terre.